Aujourd’hui, à 95 ans, cette vieille dame n’aurait jamais imaginé que l’une de ses passions lui rapporterait de l’argent. Lorsque ses enfants ont quitté le nid familial, elle s’ennuyait forcément un peu à la maison. Mais, comme elle n’aime pas rester inactive ni oisive, malgré son âge très avancé, elle a décidé de se lancer dans l’artisanat. Une entrée fracassante dans le monde du travail qui lui a rapporté une liberté financière inattendue. Découvrez son histoire relayée, en janvier dernier, par le quotidien brésilien Estadão.
Mère au foyer durant toute sa vie…
Aspasia n’avait que 17 ans lorsqu’elle a épousé son mari, Alziro. Elle avait été très attirée par cet homme charismatique qui travaillait dans le marché de la construction. A cette époque-là, les femmes ne s’étaient pas encore émancipées et la majorité restait à la maison pour s’occuper du foyer et des enfants. La vieille dame se souvient pourtant qu’elle avait une personnalité indépendante et qu’elle voulait avoir une certaine liberté financière. Mais, son époux ne l’entendait pas de la même oreille. Elle se rappelle d’ailleurs avoir été furieuse lorsqu’il lui avait demandé pourquoi elle avait besoin d’argent. Pour autant, elle a fini par se résigner à rester femme au foyer toute sa vie. « Je travaillais à la maison, m’occupant de mes trois enfants et de mon mari. Je n’avais le temps pour rien », raconte-t-elle.
Toutefois, elle a toujours été manuelle : dès qu’elle avait un petit moment de libre, elle a appris toute seule à faire de l’artisanat en confectionnant des vêtements pour ses enfants. « Chacun d’eux a reçu un tapis lorsqu’il s’est marié », raconte fièrement la femme. Une fois qu’ils ont grandi, Aspasia avait l’occasion de souffler un peu. Elle a commencé à pratiquer l’aquagym, à se promener à Ipanema dans les rues de Rio de Janeiro. Mais, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille… En 1994, son mari est décédé à la suite d’un cancer de la prostate. Ce fut une période extrêmement difficile pour la brésilienne. Inconsolable après la perte de son époux, elle a eu besoin du soutien de toute sa famille pour affronter son chagrin et aller de l’avant. Un autre drame est survenu quelques années plus tard : elle a perdu Alberto, son plus jeune fils, également emporté par un cancer. « Enterrer un enfant est la pire chose qui puisse arriver… », dit-elle. Aspasia ne savait pas où puiser la force pour surmonter sa douleur.